Je me lève, fais un tourbillon avec ma cape, et cours vers l’extrémité du parc. Autour de moi des maisons à perte de vue, où que j’aille je vais voir de ces décorations. Un arbre aux branches taillées, un arbre apprivoisé, auquel on a attaché plusieurs petits fantômes, qui ne sont en réalité que des sacs de plastique remplis de feuilles mortes. Mais moi ce n’est pas ce que je vois. Je vois les guenilles en lambeaux d’un Pendu, la dépouille en décomposition d’un corbeau, les vêtements abandonnés d’un Fou, les restes d’une Fête ancienne, la malédiction d’une vieille dame, la salive gluante d’une pieuvre.
Peut-être suis-je fatigué… tout à coup l’envie me prend de me coucher sous ce petit fantôme de plastique. Je ne commets aucun sacrilège en me couchant sur la pelouse.
Le petit fantôme flotte au-dessus de mon visage. Dans la noirceur il est facile d’oublier qu’il a été fabriqué dans une usine, et que son sourire est imprimé. Je le regarde se balancer et je lui dis:
Fantôme, fantôme,
oui tu es blanc.
L’essence de cette saison,
la plénitude des feuilles
et de la mort.
Le gris du ciel, le cri du vent,
te pousse et t’incite
à t’échapper en grand.
Une potence à un arbre,
une Éternité dans une Nuit,
jamais tu ne quitteras
tes branches et tes plaies.
Je lui ai offert ma prière. Maintenant je dois aller vers le reste de ma nuit. Une dernière chose cependant avant de partir. Je plante mes doigts dans l’herbe, dans la froideur de la terre, je vais encore plus profondément, encore plus, jusqu’à ce que j’aie une assez bonne prise, et là je retire une motte de terre, une petite porte dans le sol.
Un ver gigote dans la terre que je tiens dans ma main. Il se demande ce qui lui arrive, il cherche où son Monde s’en est allé.
Je retire ma montre de ma poche et je la dépose dans le trou. La lumière du lampadaire fait un reflet en forme de crâne sur sa petite vitre. Sous cette herbe et ce fantôme, le temps poursuivra son cours sans gâcher la vie de qui que ce soit, car on ne la verra point.
Je remets la motte sur le trou, sur la montre, et je dis au ver de bien la surveiller, et de veiller à ce que cet endroit devienne un lieu de Pèlerinage pour tous les Insectes Souterrains.
Puis je repars.
Peut-être suis-je fatigué… tout à coup l’envie me prend de me coucher sous ce petit fantôme de plastique. Je ne commets aucun sacrilège en me couchant sur la pelouse.
Le petit fantôme flotte au-dessus de mon visage. Dans la noirceur il est facile d’oublier qu’il a été fabriqué dans une usine, et que son sourire est imprimé. Je le regarde se balancer et je lui dis:
Fantôme, fantôme,
oui tu es blanc.
L’essence de cette saison,
la plénitude des feuilles
et de la mort.
Le gris du ciel, le cri du vent,
te pousse et t’incite
à t’échapper en grand.
Une potence à un arbre,
une Éternité dans une Nuit,
jamais tu ne quitteras
tes branches et tes plaies.
Je lui ai offert ma prière. Maintenant je dois aller vers le reste de ma nuit. Une dernière chose cependant avant de partir. Je plante mes doigts dans l’herbe, dans la froideur de la terre, je vais encore plus profondément, encore plus, jusqu’à ce que j’aie une assez bonne prise, et là je retire une motte de terre, une petite porte dans le sol.
Un ver gigote dans la terre que je tiens dans ma main. Il se demande ce qui lui arrive, il cherche où son Monde s’en est allé.
Je retire ma montre de ma poche et je la dépose dans le trou. La lumière du lampadaire fait un reflet en forme de crâne sur sa petite vitre. Sous cette herbe et ce fantôme, le temps poursuivra son cours sans gâcher la vie de qui que ce soit, car on ne la verra point.
Je remets la motte sur le trou, sur la montre, et je dis au ver de bien la surveiller, et de veiller à ce que cet endroit devienne un lieu de Pèlerinage pour tous les Insectes Souterrains.
Puis je repars.