Mon But me gonfle la poitrine, joie démente et sinistre, et je me dirige avec confiance vers cette maison, celle qui est juste là. Je piétine ce soi-disant "Terrain Privé", je ramasse une poubelle et je la renverse à côté de la maison pour grimper dessus. Bloquant avec mes mains les reflets résidus du lampadaire, je colle mes yeux à la fenêtre. Je distingue un grand salon normal et régulier qui communique avec d'autres pièces, comme cette cuisine au fond. Mais je ne dois pas rester ici très longtemps, un voisin commère pourrait me voir et profiter de cette occasion pour prévenir quelqu'un.
Laissant la poubelle là je cherche une autre fenêtre. La clôture de bois peinte en brun, comme faite de cure-dents, ne me résiste pas longtemps. Je m’érige sur elle, mon couvre-chef ténébreux atteint la hauteur de treize pieds au moins, et je saute, la cape ne voulant pas me suivre, s'étirant loin derrière moi. Rien ne peut se mettre en mes travers, l'impact ne me fait pas mal aux chevilles, je ne me casse pas un bras, n'ai pas de misère à retrouver mon équilibre.
Une pelouse bien entretenue, une piscine, un petit potager et un foyer de briques roses, c'est tout ce que je retiens de cette cour arrière.
Doucement je gravis les marches de l’escalier du balcon arrière. La grande porte-patio me laisse voir les mêmes pièces qu’il y a une minute, quand j’étais de l’autre côté de la maison. Passant par-dessus la petite barrière du balcon je me pends à la rampe pour essayer de regarder dans une autre fenêtre mais elle est trop loin. Alors je me contente des fenêtres du bas, qui sont au niveau de mes pieds. Rideaux fermés, encore des rideaux fermés. Ah, celle là n’a pas fermé ses yeux. Un jeune garçon dort dans un petit lit. Le plancher est recouvert de tapis, les meubles sont propres et droits. Rien ne traîne, les seuls objets que je peux voir sont des trophées de sports et des photos de classes. Aucune personnalité, cette chambre. Le garçon non plus ne doit pas en avoir. Il mérite mon intervention.
Je cogne à la fenêtre. Pas de réaction. "Hé!", je dis, cognant plus fort. Je cogne je cogne je cogne. Il ouvre les yeux et regarde vers la porte. Je cogne encore et cette fois il se tourne vers moi. Il ne bouge pas, trop surpris. Il voit une forme noire toute emmitouflée, il ne peut pas distinguer de détails puisque la seule source de lumière (un grand lampadaire lointain qui éclaire un parc public situé derrière sa maison) est dans mon dos.
Pour qu'il m'entende je dois prendre le risque de parler fort.
"Si tu ne veux pas que je revienne, aie peur et regarde les infimes parties de ce qui t'entoure."
Et puis je pars rapidement. Je saute la clôture et me retrouve dans le parc.
Laissant la poubelle là je cherche une autre fenêtre. La clôture de bois peinte en brun, comme faite de cure-dents, ne me résiste pas longtemps. Je m’érige sur elle, mon couvre-chef ténébreux atteint la hauteur de treize pieds au moins, et je saute, la cape ne voulant pas me suivre, s'étirant loin derrière moi. Rien ne peut se mettre en mes travers, l'impact ne me fait pas mal aux chevilles, je ne me casse pas un bras, n'ai pas de misère à retrouver mon équilibre.
Une pelouse bien entretenue, une piscine, un petit potager et un foyer de briques roses, c'est tout ce que je retiens de cette cour arrière.
Doucement je gravis les marches de l’escalier du balcon arrière. La grande porte-patio me laisse voir les mêmes pièces qu’il y a une minute, quand j’étais de l’autre côté de la maison. Passant par-dessus la petite barrière du balcon je me pends à la rampe pour essayer de regarder dans une autre fenêtre mais elle est trop loin. Alors je me contente des fenêtres du bas, qui sont au niveau de mes pieds. Rideaux fermés, encore des rideaux fermés. Ah, celle là n’a pas fermé ses yeux. Un jeune garçon dort dans un petit lit. Le plancher est recouvert de tapis, les meubles sont propres et droits. Rien ne traîne, les seuls objets que je peux voir sont des trophées de sports et des photos de classes. Aucune personnalité, cette chambre. Le garçon non plus ne doit pas en avoir. Il mérite mon intervention.
Je cogne à la fenêtre. Pas de réaction. "Hé!", je dis, cognant plus fort. Je cogne je cogne je cogne. Il ouvre les yeux et regarde vers la porte. Je cogne encore et cette fois il se tourne vers moi. Il ne bouge pas, trop surpris. Il voit une forme noire toute emmitouflée, il ne peut pas distinguer de détails puisque la seule source de lumière (un grand lampadaire lointain qui éclaire un parc public situé derrière sa maison) est dans mon dos.
Pour qu'il m'entende je dois prendre le risque de parler fort.
"Si tu ne veux pas que je revienne, aie peur et regarde les infimes parties de ce qui t'entoure."
Et puis je pars rapidement. Je saute la clôture et me retrouve dans le parc.
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