Au début je cours, des élans irréguliers qui sont scandés par ma fatigue. Par chance, il y a du vent; ça permet à la lumière des lampadaires de bouger sur le gazon. Les arbres se balancent, s'avancent et s'éloignent. Ils filtrent cette lumière contemporaine et rendent le tout endurable, même plaisant. Je ne vois les voitures passer qu’à la dernière minute; je dois donc me jeter dans une haie ou m’empresser de me cacher derrière un grand arbre. Bien sûr le conducteur et les passagers doivent me voir, mais je les trouble, je leur inflige des doutes. Perplexes, ils doivent se demander: "Dans quel endroit suis-je, qui puisse abriter des gens si farouches, si déments?".
Je ris, avec volume et résonance.
Je ris, avec volume et résonance.
Je fais le tour de la ville. Je passe par des chemins inhabituels, ne craignant même pas les chiens errants. J'ai une fronde, des pierres, il n’y a pas de dangers. De toute façon les chiens sont mes alliés. Ils me voient ou m'entendent et puis aboient et réveillent leurs maîtres, font peur, inquiètent ou dérangent. Je ne peux pas demander mieux.
Je cours, longeant la voie ferrée. Ma cape se gonfle derrière moi, créant une légère tension sur ma gorge.
Je cours, longeant la voie ferrée. Ma cape se gonfle derrière moi, créant une légère tension sur ma gorge.
Comme la plupart du temps je n'ai plus peur le soir, je dois me transformer en ce qui jadis me faisait peur. Je dois effrayer à mon tour ou du moins être dans une position où je suis à l'écart.
Les fantômes ne s'intéressent pas à moi car ce soir j'ai le même rôle qu'eux: hanter les gueux. Les loups-garous sont absents car ce n'est pas la pleine lune. Le Grand Lustukru, avec son couteau, ne me fait pas peur... j'ai de quoi me défendre. Les vampires ne peuvent rien contre moi, ce soir ce n'est pas du sang qui coule dans mes veines, ce soir mes veines sont vides. Mon cœur ne bat pas, je suis en état d'arrêt.
Je passe par-dessus les clôtures, je me cache derrière les piscines ou les petits hangars, je traverse les délimitations boisées. Les toiles d'araignées s'accumulent sur moi mais je ne les enlève pas; je laisse les petites bestioles marcher sur moi même si elles me répugnent. Ce soir je dois les accueillir avec tout mon cœur.
Les fantômes ne s'intéressent pas à moi car ce soir j'ai le même rôle qu'eux: hanter les gueux. Les loups-garous sont absents car ce n'est pas la pleine lune. Le Grand Lustukru, avec son couteau, ne me fait pas peur... j'ai de quoi me défendre. Les vampires ne peuvent rien contre moi, ce soir ce n'est pas du sang qui coule dans mes veines, ce soir mes veines sont vides. Mon cœur ne bat pas, je suis en état d'arrêt.
Je passe par-dessus les clôtures, je me cache derrière les piscines ou les petits hangars, je traverse les délimitations boisées. Les toiles d'araignées s'accumulent sur moi mais je ne les enlève pas; je laisse les petites bestioles marcher sur moi même si elles me répugnent. Ce soir je dois les accueillir avec tout mon cœur.
Rapidement je passe près de certains endroits où je devrai revenir lors de la deuxième nuit. Pour le moment je me rends à la Rivière. Là, attaché à un jeune arbre, flotte mon petit bateau gonflable. Ce soir c'est la Date, son commencement… célébration de tout ce qui est Noir et Essentiel, de ce qui fait peur et de ce qui fait penser.
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