Je les retrouve près de l’étendue énorme d’un champ de blé d'Inde. Comme je m’approche d’eux ils y pénètrent, chandelles en main. Ils pourraient y mettre feu, tout détruire. Charmants petits bonshommes!
À leur trousse, je m'enfonce aussi dans le champ. Si seulement les gens utilisaient encore les épouvantails. Quelle joie ce serait d’en approcher un, immobile et lugubre dans ce champ, et de lui parler, lui qui me comprendrait si bien. Peut-être me répondrait-il, ce soir on ne sait jamais. Peut-être même m'aiderait-il à effrayer les jeunes garçons.
Mais ils vont vite ces petits garnements! Ils courent, ils ont soufflé leurs chandelles, la petite flamme étant trop fragile, trop difficile à protéger. Ils courent. Ils entendent mes pas mais en accusent leur imagination. Ils ont peur, ils courent et jubilent, ils s’effraient du noir et des visages qu’ils ont l’impression de voir dans le feuillage touffu.
"Courez avant que je ne vous transforme en Effrayeur de Corneille!" je crie soudainement, et ils détalent comme s’ils dévalaient une colline escarpée.
À leur trousse, je m'enfonce aussi dans le champ. Si seulement les gens utilisaient encore les épouvantails. Quelle joie ce serait d’en approcher un, immobile et lugubre dans ce champ, et de lui parler, lui qui me comprendrait si bien. Peut-être me répondrait-il, ce soir on ne sait jamais. Peut-être même m'aiderait-il à effrayer les jeunes garçons.
Mais ils vont vite ces petits garnements! Ils courent, ils ont soufflé leurs chandelles, la petite flamme étant trop fragile, trop difficile à protéger. Ils courent. Ils entendent mes pas mais en accusent leur imagination. Ils ont peur, ils courent et jubilent, ils s’effraient du noir et des visages qu’ils ont l’impression de voir dans le feuillage touffu.
"Courez avant que je ne vous transforme en Effrayeur de Corneille!" je crie soudainement, et ils détalent comme s’ils dévalaient une colline escarpée.
Ils ont eu peur. Je n’ai plus rien à faire ici.
Cependant avant de retourner à la rue et de revoir ces laides maisons, je me couche dans une rangée de tiges de blé d'Inde et j’écoute. Les feuilles allongées, flétries et jaunies comme du papyrus antique, tremblent comme si elles avaient peur elles aussi. Je flatte le tronc de la tige momifiée, tente de la réconforter. Et j’appelle doucement: "Montrez-vous, Esprits," gardant mes yeux exagérément ouverts, je ne me détourne pas un instant des plants qui vont vers le ciel, mais je ne vois rien… sauf la lune qui s’est finalement réveillée. Peut-être les flammes et les diablotins l’ont elle attirée.
En route. Je me relève.
Cependant avant de retourner à la rue et de revoir ces laides maisons, je me couche dans une rangée de tiges de blé d'Inde et j’écoute. Les feuilles allongées, flétries et jaunies comme du papyrus antique, tremblent comme si elles avaient peur elles aussi. Je flatte le tronc de la tige momifiée, tente de la réconforter. Et j’appelle doucement: "Montrez-vous, Esprits," gardant mes yeux exagérément ouverts, je ne me détourne pas un instant des plants qui vont vers le ciel, mais je ne vois rien… sauf la lune qui s’est finalement réveillée. Peut-être les flammes et les diablotins l’ont elle attirée.
En route. Je me relève.
1 commentaire:
Commenter ces mots-là, ceux que je lis depuis que je te connais, toi, Mortifer, Enfant de ma Nuit... Non, pas ce soir, pas en celui de la Lune Pleine, seulement lorsque les épis de maïs se seront dévêtus de leur épaisse peau de feuilles, celle qui les protègent des époux vantails...;-) Bonne nuit...
Publier un commentaire