Moi je cesse de les suivre. J'ai recueilli les bonbons tombés du sac du petit Oiseau, et je les mange lentement pour témoigner de cet autre aspect de la magie de ce Jour.
Le caramel brun dans son emballage difficile à développer, si bon, si plaisant à mâcher, si doux à avaler. Les petites tablettes de chocolat, toujours trop petites. Les petits sacs de chips, qui ne sont pas particulièrement bons mais que l'on aime pour leur format inhabituel. Les Clondaks ou Klondikes que la plupart n'aiment pas mais qui pourtant abondent. Les gommes bon marché qui après quelques minutes se sont taries de leur sucre et ne goûtent plus rien. Et finalement ces petites sphères de gomme, orange et avec les ornements faciaux d'une citrouille, que l'Oiseau aime particulièrement parce qu'on en a jamais beaucoup dans un sac.
Le caramel brun dans son emballage difficile à développer, si bon, si plaisant à mâcher, si doux à avaler. Les petites tablettes de chocolat, toujours trop petites. Les petits sacs de chips, qui ne sont pas particulièrement bons mais que l'on aime pour leur format inhabituel. Les Clondaks ou Klondikes que la plupart n'aiment pas mais qui pourtant abondent. Les gommes bon marché qui après quelques minutes se sont taries de leur sucre et ne goûtent plus rien. Et finalement ces petites sphères de gomme, orange et avec les ornements faciaux d'une citrouille, que l'Oiseau aime particulièrement parce qu'on en a jamais beaucoup dans un sac.
Ces bonbons que l'on a récolté (et non pas acheté) ont quelque chose de magique. Ils ne sont plus les accessoires de la gourmandise, mais les récompenses d'un concis petit pèlerinage de plaisir, d'Automne, de Mort et de Noirceur, le tout se déroulant dans l'amitié, la camaraderie, et la collectivité.
Alors que je continue ma dégustation je sens une perturbation dans l'atmosphère environnant, mais la foule excitée n'en est pas affectée, ce qui est étrange. Ma bouche cesse de mâcher et avec mon regard je tente de percer à travers les enfants de l'Halloween pour voir ce qui se passe.
Sur un terrain on a installé tombes et cercueils en guise de décorations, et pour se rendre à la porte on doit réussir à résoudre un petit labyrinthe construit de panneaux de tissus. Il doit y avoir 30 personnes ou plus qui simultanément essaient de se rendre à la porte de la maison, où enfin ils auront leurs récompenses sucrées. À l'intérieur du Labyrinthe, plusieurs Gardiens circulent et patrouillent comme le Minotaure du Roi Minos. L'un d'eux, un homme avec un masque de hockey, poursuit les enfants avec une vraie chain-saw (à laquelle on a retiré la lame, tout de même); les enfants en sont terrifiés. Les propriétaires de la maison s'y sont réellement engagés, des amants de la Fête.
Mais voilà: tout près du labyrinthe, dans la rue, je vois quelque chose qui n'appartient pas à ce qui l'entoure, que je ne peux rattacher à rien.
Une personne au teint jaunâtre, un grand rictus sur les lèvres et un chapeau de fermier sur la tête, est montée sur un cheval blanc anormalement squelettique, et galope pacifiquement en ma direction, entouré de trois ou quatre petits lutins de couleurs différentes qui gambadent à pied autour de lui. Tous ils sourient, c'est pour eux le comble de l'accomplissement que de se promener ainsi invisibles parmi la foule de la Samhain. Oui, invisibles, car je semble être le seul à les voir.
Ils évitent les enfants avec voltiges, mais ceux-ci ne réagissent pas. Et c'est ce qui m'intrigue. Dans le Monstre CIL j'étais détaché de tout et ce que j'y ai vu n'est pas (et n'était pas) une surprise. Mais ici, dans la Ville des Vivants, ça m'étonne de voir ces apparitions.
Sans détours ils se rendent jusqu'à moi et entonnent solennellement:
"Sous l'Asphalte se cachent des choses que rien ne peut effacer."
Sans s'arrêter, ils me contournent et continuent leur chemin. Ils sont complètement corporels. Les cailloux sont projetés au loin après l'impact des sabots; leur ombre est longue et sombre; les petits lutins donnent même de petits coups enjoués sur les sacs des enfants, les mystifiant complètement. Ils sont tout bonnement invisibles.
Je décide de les suivre.
Mais voilà: tout près du labyrinthe, dans la rue, je vois quelque chose qui n'appartient pas à ce qui l'entoure, que je ne peux rattacher à rien.
Une personne au teint jaunâtre, un grand rictus sur les lèvres et un chapeau de fermier sur la tête, est montée sur un cheval blanc anormalement squelettique, et galope pacifiquement en ma direction, entouré de trois ou quatre petits lutins de couleurs différentes qui gambadent à pied autour de lui. Tous ils sourient, c'est pour eux le comble de l'accomplissement que de se promener ainsi invisibles parmi la foule de la Samhain. Oui, invisibles, car je semble être le seul à les voir.
Ils évitent les enfants avec voltiges, mais ceux-ci ne réagissent pas. Et c'est ce qui m'intrigue. Dans le Monstre CIL j'étais détaché de tout et ce que j'y ai vu n'est pas (et n'était pas) une surprise. Mais ici, dans la Ville des Vivants, ça m'étonne de voir ces apparitions.
Sans détours ils se rendent jusqu'à moi et entonnent solennellement:
"Sous l'Asphalte se cachent des choses que rien ne peut effacer."
Sans s'arrêter, ils me contournent et continuent leur chemin. Ils sont complètement corporels. Les cailloux sont projetés au loin après l'impact des sabots; leur ombre est longue et sombre; les petits lutins donnent même de petits coups enjoués sur les sacs des enfants, les mystifiant complètement. Ils sont tout bonnement invisibles.
Je décide de les suivre.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire